​Une scientifique dont la branche d’activités prouve à quel point la considération de tout ce que comprennent les origines ethniques d’une personne est primordial en sciences humaines. Elle est docteure en psychologie clinique, spécialisée en psychothérapie transculturelle et en ethnopsychiatrie des sociétés créoles. Là ou beaucoup ne se risqueraient pas à consulter un psychologue, elle ouvre une porte à ceux qui s’arrêtent à une image souvent donnée à la psychologie dans la communauté noire ‘‘pour les blancs’’, mais aussi à ceux qui ont peur d’être incompris, car les explications qu’ont les psychologues des maladies peuvent être strictement opposées à celles des patients au vu de leur culture ou de leurs croyances. Mais Viviane ROMANA ne prend pas seulement en compte l’Histoire qui fait en partie de ses patients ce qu’ils sont. Elle mène aussi un combat sans relâche pour établir une mémoire de l’esclavage assez concrète pour pouvoir alléger son poids considérable. Avec son époux Serge ROMANA, elle a créé le CM98 (Comité de marche du 23 mai 1998) nommé ainsi en référence à l’historique marche silencieuse du 23 mai 1998 organisée par l’association Bwafouyé dont elle était à la tête. Une manifestation à l’occasion des 150 ans de l’abolition de l’esclavage où 40 000 descendants d’esclaves antillais, guyanais et réunionnais se sont regroupés à Paris pour honorer la mémoire de leurs ancêtres. 
Entre combats intérieurs et combats extérieurs, Viviane ROMANA sait donc indéniablement soigner, défendre comme imposer ce qui vaut la peine d’être considéré.