​L’un des plus grands écrivains américains.
Par sa plume et par son charisme digne de celui d’un prêcheur (ce qu’il a effectivement été durant son adolescence) il a su s’imposer comme celui qui sait démasquer   la société. Pour cause, il ne collait pas aux codes des communautés auxquelles il appartenait. Noir, homosexuel, élevé par un pasteur : une position d’apparence peu avantageuse, qui lui a pourtant procuré un regard des plus riche sur le monde. Qu’il déconstruise l’imaginaire développé autour des noirs pour mettre ses lecteurs, son auditoire face à son propre mode de penser ou qu’il questionne sa propre orientation sexuelle pour parler d’acceptation de soi, les mots de James Baldwin ont marqué son époque. 
Mais pas seulement, car son discours est intemporel. ‘‘L’histoire des Noirs, c’est histoire de l’Amérique.’’ Tels sont les mots d’un homme qui est allé jusqu’à proposer La semaine de l’Histoire des Blancs face au National Press Club de Washington en 1986. Une suggestion faite non pas pour faire une parodie de La Semaine de l’Histoire Noires, mais, car tel qu’il le dit ‘‘La vérité au sujet de ce pays est enfouie dans les mythes que les Blancs ont sur eux-mêmes.’’ Mais loin d’être ravi à l’idée de n’être réduit qu’au titre d’écrivain noir, et écœuré par les préjugés contre les Noirs et les homosexuels, il quitte les Etats-Unis pour la France en 1948. Puis il revient de 1957 à 1970 pour participer aux Civil Right Movement (Mouvement des droits civiques aux États-Unis) et se rapproche par la même occasion de Medgar Evers, Malcolm X, et Martin Luther King. 
James Baldwin restera donc l’un des plus grands artistes engagé dont la faculté à se servir de ses propres expériences pour responsabiliser et pour éveiller son lectorat agi de façon stupéfiante.