ÉTOILE D'HIER
Anton wilhelm amo

​Qui a dit que les philosophes noirs n’existaient pas ?
Comme il était courant de le voir à l’époque, il fut le cadeau de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales à deux nobles qui vivaient à Amsterdam. Aux environs de quatre ans, Amo fut enlevé au Ghana pour être transporté en Europe contrairement à son frère qui fut déporté au Surinam où il devint un esclave, car il ne plaisait pas aux deux nobles. Il prend ensuite leurs deux prénoms lors de son baptême et devient Anton Wilhelm Amo.
Il fut ensuite libéré par ces deux ducs, qui l’ont fait baigner dans l’astronomie, la logique, la théologie, le droit, la psychologie, les sciences politiques et lui apprirent le latin, le grec, l’hébreu, le français, le néerlandais et l’allemand. En 1727, il étudie la philosophie à l’université de Hall, considérée comme « le centre des lumières de l’Allemagne ».
À ce moment, son travail provoque une vague de racisme, car il soutient une thèse qui éclaire son époque sur l’absurdité de l’esclavage et va souvent contre la pensée courante de l’époque.
Plus tard, il retourne dans son pays où son père et sa sœur vivent encore mais son frère, lui, est toujours esclave au Surinam. Amo meurt ensuite aux alentours de 1759. Malgré sa célébrité qui n’est pas encore aussi élevée que son niveau de reflexion, ce philosophe a laissé une trace considérable dans l’Histoire. C’est en se basant sur ses travaux, que les abolitionnistes du XIXème siècle ont déconstruit les croyances concernant les capacités intellectuelles des noirs, considérées comme inférieurs par la pluspart des intellectuels tel que Voltaire.
Anton Wilhelm Amo reste donc une grande source d’inspiration qui prouve la force de l’attachement à son pays, mais aussi que la reconnaissance des grands esprits noirs n’a rien de nouveau.